Le temps d'un article, je ressuscite cette rubrique de blogueuse dinosaure chez Babidji, tu t'en souviens peut-être?
Car en ce moment, il n'y a plus vraiment d'ado à la maison. Ça ne saurait tarder, d'ici quelques années pour mes garçons, mais ma grande est maintenant sortie de cette catégorie d'âge. En théorie. Enfin, en pratique, il lui reste, comme à beaucoup et même 20 ans après, de sacrés restes comportementaux!
C'est quoi, être mère d'une jeune adulte? Comment on s'en sort? Comment on...survit?
Mon expérience, pour le moment (car tout peut changer d'un instant à l'autre) c'est que la seule issue possible est le lâcher-prise général. Il est temps, et plus que temps car je pense que pour les ados aussi c'est la clé, de récolter ce qu'on a semé. Enfin, de la laisser récolter. Et de rester en dehors, observatrice bienveillante, en renfort si besoin.
Ma force est de me souvenir très précisement de mon vécu, de mes émotions personnelles à son âge. Ainsi je pense reproduire ce que j'ai aimé et éviter ce que je n'ai pas aimé de la part de mes parents à cette époque. Pas si lointaine quand même. Non mais.
Mon attitude tient en 3 mots: pas d'ingérence.
Ma fille a 19 ans. Elle souhaite voler de ses propres ailes, ce qui est bien normal. Je ne peux rien faire, ou si peu, pour lui éviter certaines erreurs, certaines déconvenues. Je ne peux que donner rapidement, simplement en quelques mots, mon avis. Elle va faire ses expériences, je lui fais confiance pour se sortir des difficultés et faire les choix...les meilleurs qu'elle pourra avec les moyen qu'elle a au moment M. Ce ne sont peut-être pas ceux que je souhaite pour elle. Peut-être pas objectivement les meilleurs. Peut-être qu'elle regrettera plus tard. Mais elle n'est pas moi, ni moi à son âge, ni une projections de mes espérances pour elle.
Alors oui, se désinvestir de ses choix, de sa vie, tout en restant disponible, ce n'est pas une mince affaire. Forcément, on a toujours peur pour son enfant, à tout âge, on veut le mieux pour eux. Mais justement: maintenant, le mieux est...de lui lâcher la grappe.
Ce que je pense être le mieux d'ailleurs, n'est pas objectif mais mon ressenti personnel. Elle n'a pas forcément le même "meilleur" que moi. Tant de possibles, de vies, de chemins, sont devant elle. Je ne suis finalement personne pour décider à la place de qui que ce soit ce qui lui convient.
Je ne parle plus beaucoup d'elle ici. C'est normal, c'est ce qu'elle souhaite, je ne raconte pas sa petite vie. Pourtant nous partageons beaucoup, mais c'est son jardin à elle uniquement et je respecte ses volontés.
Faire la morale n'a jamais été efficace, ce n'est pas RIE, ce n'est pas CNV, et encore moins maintenant. Je lui donne mes avis, et si j'ai à critiquer, à faire des rappels, c'est en une phrase. Les longs discours ne marchent pas à 15 ans, ce n'est pas maintenant que ce sera utile.
Le plus important c'est que tout le monde soit le plus heureux possible: moi y compris. Et ça, c'est le seul travail sur lequel j'ai réellement la main.
Et chez toi, de grands enfants?
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