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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 05:13

Suite de ma série dont tu peux lire ici les épisodes 12345678910, 11.

 

Je t'ai laissé devant la maternité, avec ma valise.

Je t'ai dit que même en ce jour du terme de ma grossesse, j'avais peur pour mon bébé?

Cette peur qui ne m'a pas quittée.

 

DSCF6423

 

J'avais mis du mascara waterproof, au cas où je pleurerais.

 

Je suis passées aux vérifications habituelles. Sous le monitoring, la sage-femme m'a secoué le ventre, et j'ai tout de suite imaginé le pire.

Le bébé dormait, il fallait juste le secouer un peu, c'était tout. Pour te dire à quel point j'étais angoissée...


Bref, après les examens, une gyneco est arrivée.

Elle nous a dit que le travail avait très peu de chances de se déclencher dans les 48h, et que c'était le délai qu'ils m'accordaient en plus du terme.


DSCF6406.JPG

 

Que j'avais le choix d'attendre ces deux jours, au cas où...

Ou de passer sur le billard tout de suite.


Ce qui a motivé notre choix, ce fut sa réponse à cette question:

" Est-ce que vous acceptez que l'homme soit présent?".

Si elle avait dit non, nous serions repartis.


Mais elle a dit oui, alors je suis allée prendre une douche à la bétadine, et me taper une des plus grosse honte de ma vie: traverser le couloir de la chambre jusqu'à la salle de césarienne, à poil et pied nus, avec mon ventre à terme, juste recouverte de ce truc cache-rien du tout de l'hosto...

 

 DSCF6458.JPG

 

Pourquoi est ce que, trop souvent, on ne respecte pas votre intimité dans les hostos? Vaste question...Je parie que tu en aurais à raconter, toi aussi!

 

J'ai du attendre, avec l'homme, dans la petite salle près de la salle d'opération. Mes mains tremblaient, je n'arrivais plus à penser ni à me calmer. J'avais peur.

 

Puis je suis rentrée. Assise sur la table d'opération, j'ai senti la petite aiguille de l'anesthésie locale dans mon dos. Puis l'adorable infirmière m'a dit de ne pas bouger, et l'énorme aiguille a pénétré ma colonne vertébrale. Sans que je la sente.

 

L'équipe était super. Très sympa, ils passaient leur temps à plaisanter, ce qui a considérablement contribué à détendre l'atmosphère et à me faire relativiser.

Ils ont réussi à me faire rire, avec le bide grand ouvert!


 DSCF6459.JPG

 

Ils ont dressé le drap bleu sous ma poitrine, et ont fait renter l'homme.

 

Je te raconterais plus tard les détails de cette seconde césarienne...

 

Ce fut très rapide. J'ai senti le scalpel m'ouvrir le ventre. J'ai senti qu'on m'appuyait en haut, que le bébé descendait, qu'on le sortait. Je l'ai entendu crier. On me l'a montré, fugacement.

 

Je crois que je pleurais.

 

Le Cromignon.

 



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28 décembre 2012 5 28 /12 /décembre /2012 06:20

Eh oui, parce qu'un Cromignon pareil, ça se mérite.


Suite de ma série dont tu peux lire ici les épisodes 123456789, 10.

 

 

DSCF6366.JPGJe t'ai laissé dans ma voiture, avec des contractions qui annonçaient un début de travail, alors que le bébé n'avait pas 5 mois In Utero.

On est arrivés à la maternité, la Pouillette pleurait. Je pleurait. J'avais peur.

Je suis passée aux urgences gynéco très rapidement, et après m'être fait examiner par tout un tas de gens, youp là oublie ta pudeur, l'équipe m'a informée que le col s'ouvrait, et m'a collé une perf avec je ne sais quoi dedans, produit censé bloquer les contractions. Ce fut inefficace. Au bout de deux heures, un gynéco est arrivé, a fait changer le produit. Et les contractions se sont enfin calmées. 


Ce furent deux heures de terreur. Je pensais enfin avoir laissé la peur derrière moi, mais maintenant elle était revenue, plus forte encore. Maintenant, mon bébé était menacé de venir au monde tôt, bien trop tôt pour être sauvé, même si je sais que la médecine fait des miracles avec la prématurité.


J'avais peur, chaque contraction me mettait dans un état d'angoisse insupportable. Le bébé le sentait, il gigotait dans tous les sens, mettait des coups. Avait-il peur aussi? Je tentais de me détendre, pour lui. Je me rappelais cet adage: "la peur n'évite pas le danger". Elle le rend juste pire qu'il n'est.


Je suis restée 3 jour à la maternité, le temps que les contractions se calment et que le col cesse de s'ouvrir.

Et j'ai récupéré un nouvel arrêt de travail, cette-fois-ci, jusqu'à la fin du 7ème mois. Aujourd'hui, presque deux ans après, je n'ai pas encore été travailler.


Et j'ai eu comme recommandation de rester le plus possible au calme, et allongée.

J'avais des médicament à prendre en cas de contractions, quelque chose d'assez fort dont j'ai oublié le nom.

Je me suis donc à nouveau mise dans mon canapé.


J'avais moins peur, mon bébé était bien là, au chaud, il bougeait, il allait bien. Mais je devais tout faire pour le garder le plus possible dans mon ventre, une naissance si tôt lui aurait été fatale. comme tu le sais, je ne suis pas d'une nature optimiste, alors j'imaginais le pire...


Chaque jour était pour moi une petite victoire. Je comptais jours et semaines de grossesse, je regardais le poids que faisais à peu près mon bébé, je cherchais ce qui se passerait s'il naissait à 27, 28, 29 semaines...

J'avais encore des contractions, parfois très fortes. Je prenais des bains chauds, j'avalais mes médicaments. Je me faisais masser.


Et je ne faisais rien de mes journées, juste regarder la télé, lire, un peu d'ordi mais pas trop vu qu'il faut être assis.


Nous avons stoppé l'haptonomie, à notre grande déception, mais le docteur nous avait recommandé de ne pas trop toucher mon ventre, car trop de contacts pouvait déclencher des contractions.


L'homme devait à nouveau tout faire dans la maison, un peu moins car je me levais pour faire les repas, mais quasiment tout quand même.


J'ai eu quelques examens complémentaires, des analyses chez le cardiologue...


Le fait de passer le plus clair de mon temps allongée m'a beaucoup affaiblie. Dès que je devais bouger, j'étais épuisée. Mon corps n'a pas appris à se mouvoir avec le poids du bébé, et mes muscles ont fondu. La moindre marche d'escalier, la moindre promenade de plus d'un quart d'heure était pour moi un gros effort.


Plus le temps passait, plus je me rassurais. Mais mes jours et mes nuits étaient émaillés de crises de contractions, de cauchemars, de peurs et d'angoisses incontrôlées. Dès que j'avais un peu de toux, un rhume, un bouton de fièvre, j'étais paniquée et je fonçais chez le docteur, ou j'appelais SOS médecin.

Tout le monde a toujours été très gentil face à mes réactions parfois démesurées, très compréhensif. Jamais un docteur ne m'a envoyée paître, tout le monde me rassurait. On ne m'a jamais refusé une échographie que certains osent qualifier "de confort".


Je suis arrivée au 8ème mois. Pas encore totalement rassurée, mais tout de même convaincue que ça allait être vrai, qu'un joli petit bébé allait bientôt VRAIMENT arriver dans ma vie.

Je me suis donc levée plus souvent, j'ai marché, monté des marches. Fait un peu de yoga. 


Comme j'avais accouché par césarienne de la Pouillette, il ne fallait pas que je dépasse le terme si je voulais avoir une chance d'accoucher par voie basse. J'ai donc commencé à m'agiter pour activer le travail.


Le terme approchant, j'ai tenté l'homéopathie, les tisanes de grand-mère, censées provoquer l'accouchement. Rien.

Ce bébé que j'avais tant voulu garder en moi me prenait un peu trop au mot, maintenant...quel comble!!!


J'ai parlé au bébé. Je lui ai dit qu'il était prêt, qu'il pouvait naître.

Mais rien!


Et le jour J est arrivé.

Munie de ma fameuse valise, j'ai pris, avec l'homme, la direction de la maternité.


 

 

La suite au prochain article sur le long chemin vers le Cromignon!


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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 05:19

Eh oui, parce qu'un Cromignon pareil, ça se mérite.


Suite de ma série dont tu peux lire ici les épisodes 12345678, 9.

 

 

Dans la salle d'attente pour l'écho du 3ème mois, j'étais bien tendue. L'homme était zen...il me disait que non, lui n'était pas venu pour une mauvaise nouvelle. Je pense que je préférais me préparer au pire au cas où il arriverait...je sais qu'en général j'ai une approche pessimiste de la vie. Ce qui n'est pas une bonne idée, je te l'accorde.



echographie.jpgSur la table, avec l'écho sur mon ventre (tiens c'est fini les pelviennes??? Ben je commençais à m'y habituer!), j'étais partagée entre l'envie de savoir et celle de ne rien savoir du tout. Tu sais quand la peur est si forte que tu préfères mettre off dans ton cerveau, te rouler en boule et éteindre la lumière. Et ne penser à rien, rien du tout, surtout pas à ce regard crispé que pourrait avoir le gyneco si...

 

Mais non, il a souri et s'est tourné vers moi, qui fixait obstinément le plafond: "vous ne le regardez pas?".

Je l'ai regardé, mon petit.

Il était déjà si beau. Je l'aimais déjà si fort.

Ma peur s'est évanouie, et une vrai vague de bonheur, comme dans les histoires qui finissent bien, l'a remplacée. Je crois bien que j'ai pleuré.

 

Mesures faites, rythme cardiaque pris, tension vérifiée. Tout allait bien.

Même que..."Tout va bien, vous pouvez sans problèmes vous lever et reprendre le travail".

 

Gloups. Un peu d'appréhension...mais après tout, je l'aime bien mon travail, et puis je sais que si je fatigue trop, je pourrais m'arrêter quelques temps sans problèmes.

Joie, donc.

 

 

Le retour à la maison fut triomphal. Je n'ai même pas incliné le siège dans la voiture. Je n'ai même pas râlé quand la voiture butait dans un nid-de-poule.

Je restais assez faible, 2 mois et demi de canapé ayant fait fondre mes muscles d'acier (arf). Mais j'étais si heureuse.

 

 

Quelques jours après, donc, je retournais au travail.

chaut-college.jpgSache que je suis documentaliste en collège, et qu'à ce moment j'étais en poste dans le même collège que l'homme. Un collège assez musclé, en banlieue parisienne. Très vivant, mais musclé. Et là, justement, des muscles, j'en manquais.

 

 

Je me sentais craintive d'affronter avec mon petit ventre de 3 mois et demi l'anarchie dans les couloirs, avec les élèves qui courent partout, se bousculent, se jettent des trucs...j'avais peur de perdre l'équilibre dans les escaliers...je ne voulais pas avoir à séparer une bagarre et risquer de me prendre un coup...je n'étais pas à l'aise.

Je ne voulais pas affronter de situation de crise, comme c'est arrivé à des collègues enceintes.

Je me souviens surtout d'un élève pénible que ma collègue, enceinte de 6 mois, essayait de renvoyer. Déchaîné, le gamin qui faisait une tête et 30 kg de plus qu'elle, lui a lancé: "laissez-moi tranquille sinon, plus de bébé!" en faisant un mouvement de coup de poing vers son ventre. 

 

 

Mais pire que moi était l'homme! (comme dirait Yoda!).

Il m'accompagnait jusqu'à mon CDI dans les couloirs, me faisait prendre des chemins détournés pour éviter le gros du chahut, et faisait rempart avec son corps à la moindre alerte.

 

 

J'étais très fatiguée, mais néanmoins heureuse. Cette fatigue m'a alors permis de retrouver un sommeil correct la nuit. 

 

J'ai commencé à sentir le bébé bouger. Je l'ai beaucoup ennuyé alors, cherchant sans cesse à le faire remuer, pur me sentir rassurée.

Nous avons également débuté l'haptonomie. Quel bonheur! L'homme a aussitôt accroché, et ne laissait pas un jour passer sans faire de nombreux câlins avec bébé. La Pouillette aussi s'y est mise!

 


Cette petite vie redevenue presque normale a duré un peu plus de trois semaines.

Mes angoisses n'avaient pas disparu, mais je me sentais vraiment rassérénée. Je commençais à prendre confiance en la vie, elle ferait ce qu'il y a de mieux. Et bébé allait bien!

 

 

Un soir de week-end, je suis restée regarder la télé tard. Tout doucement d'abord, puis plus fortement, des douleurs m'ont alertée. Je n'ai d'abord pas su les identifier. Et puis rapidement, le doute n'a plus été permis. Ce que je sentais s'appelle des contractions. Peu douloureuses, mais vraiment fortes. Tout mon ventre se crispait, se tendait, devenait très dur.

J'ai eu peur. J'ai pris quelques spasfons. J'ai pris une douche.

Mais les contractions continuaient, s'amplifiaient.

J'ai appelé la maternité. Ils m'ont dit de venir rapidement.

J'ai réveillé, l'homme et la Pouillette. J'ai eu une sensation de déjà-vu. Nous sommes de nouveaux partis, paniqués, en pyjama.

Dans la voiture, j'ai couché le siège.

 

 

Il était bien trop tôt pour naître...

 

 

 

La suite au prochain article sur le long chemin vers le Cromignon!

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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 08:56

Eh oui, parce qu'un Cromignon pareil, ça se mérite.


Suite de ma série dont tu peux lire ici les épisodes 1234567, 8.


 

 

canape-chesterfield-whisky1.jpgSi tu as commencé à lire ma série, je t'ai laissé à la fin de l'épisode 8, dans ma voiture, direction l'hôpital.

Je crois que j'ai dû faire une belle chute de tension, parce que je me rappelle à peine du trajet.

A l'arrivée, je n'arrivais pas à me lever, et l'homme a été me chercher un fauteuil roulant.


Je suis passée aux urgences gynéco immédiatement. Le gynéco de garde, un vieux bonhomme très sympa, m'a aidée à me mettre sur la table. Puis, mon amie est arrivée: la sonde pelvienne!

Purée j'en ai tellement eu des echos pelviennes ces derniers temps que je pourrais me la faire toute seule!


J'ai regardé le plafond. Je ne voulais pas voir l'écran. Je me préparais à entendre que c'était fini, que la grossesse était arrêtée. Je me disais: "vas-y, annonce, je suis prête. Je serre les dents."


 

"Tout va bien, le coeur bat".


 

J'ai halluciné. Je lui ai fait répéter.

Mon bébé allait bien. Il était toujours là. Je ne l'avais pas perdu. Pas cette fois. 

 

 

Pas encore????

 

 

J'ai demandé les raisons de mes saignements. Le doc a admis que c'était peut-être un début de fausse-couche, car l'embryon s'était décroché. Il a décidé de me garder 4 jours pour voir l'évolution.


 

Je crois que c'était mieux ainsi. A la maison, je serais sans doute revenue tous les soirs à l'hosto pour voir ce qui se passait. J'aurais été morte d'angoisse. Bon, j'étais morte d'angoisse, mais au moins, j'étais sur place.


J'ai été installée dans une chambre secteur maternité.

Je me souviens avoir pleuré tant que je pouvais, et d'avoir été hyper angoissée à l'idée qu'on me mette avec une maman nouvellement accouchée, parce qu'ils m'ont baladée partout avant de me trouver une chambre.


Je me souviens de la visite de la psy de l'hosto, très gentille, et ça m'a fait plaisir que cet hosto pense à ce genre de choses.

Je lui ai dit que je pleurais malgré que mon bébé aille bien, parce que j'avais déjà beaucoup souffert, et que je préférais étaler la peine dans le temps. Je préférais être pessimiste plutôt que me faire une fausse joie, croire que tout irait bien, et désespérer si ça se passait mal.

Mauvais calcul, certes...Mais je suis comme ça.


 

Et puis, 4 jours après, je suis rentrée chez moi. Avec pour consigne de rester couchée, de ne me lever que pour aller aux toilettes et me doucher. Pas plus d'1/4 d'heure sur pieds. Plus un traitement médical pour aider l'embryon à ne pas finir de se décrocher et à bien se développer. Et ce jusqu'à 12 semaines. J'en était à 4.


 

8 semaines à rester allongée, pour une hyperactive sportive comme moi: le calvaire. 8 semaines à scruter les signes de mon corps, pour sentir si quelque chose se passait mal. 8 semaines d'angoisse, sachant qu'à tout moment tout pouvait s'arrêter, sans même que je le sache.


 

L'homme a dû se dédoubler pour tout gérer. La Pouillette a dû aider. Et j'en ai lu des livres, regardé, des films. 

Mais rien ne me distrayait de ma peur.


J'avais peur, le jour, la nuit. Tout le temps.

Couchée, je me levais pour passer du lit au canapé et inversement. J'essayais de me doucher le plus vite possible. Je me suis constipée à force de ne pas oser aller aux toilettes (un truc bien glamour que connaissent celles qui on eu un décollement pendant leur grossesse: l'embryon étant décroché, tu n'oses pas pousser!).

Je ne mangeais quasi rien tellement j'angoissais.

 

Les nausées sont arrivées, moins fortes que pour ma grossesse avec la Pouillette, ce qui ne me rassurait pas.


On est repartis aux urgences deux ou trois fois, pour d'autres saignements, pour des douleurs...chaque écho était une épreuve, à chaque fois j'attendais la mauvaise nouvelle comme un roc, et en tremblant. Je me disais que ce coup-là, si je perdais encore ce bébé, je ne trouverais peut-être pas la force de m'en remettre.

Mais à chaque fois la joie m'emplissait: bébé allait bien. Pour quelques jours, quelques heures, j'étais rassurée...

 

Au bout d'un temps qui m'a semblé infini, les 8 semaines sont passée, mon écho du 3ème mois est arrivée. Et là...


 

 

 

La suite au prochain article sur le long chemin vers le Cromignon!


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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 06:00

Eh oui, parce qu'un Cromignon pareil, ça se mérite.


Suite de ma série dont tu peux lire ici les épisodes 123456, 7.

 

J'ai tardé pour faire ce début de dernier volet de ma petite et douloureuse histoire. Je voulais attendre la rentrée, la rentrée est passée...donc je m'y mets.


 

A la fin du 7ème épisode, tu as pu lire que j'ai fait un test de grossesse positif, mais que je ne me réjouissais pas, pensant à nouveau aller au devant d'une déception, d'une fausse-couche, d'une douleur...


 

Mon gygy m'avait dit: "en cas de test positif, vous venez me voir tout de suite, sans rendez-vous, pour que je vous donne un traitement favorisant la nidation."

J'ai donc filé chez Monsieur Gygy, qui, soit dit au passage, est absolument adorable, délicat et compréhensif. Si tu cherches un gygy en RP, va le voir, il est top.

Avant tout, il m'a fait la fameuse écho pelvienne. Chic, ça devait être ma 20ème dans l'année. Je commençais à perdre toute gène par rapport à cette sonde-violeuse, qui m'avait pourtant tiré des larmes les premières fois.


 

Et là...la dernière fois, pour ma seconde fausse-couche, son visage devant l'écran s'était durci. Avant même d'entendre que tout était fini, j'avais compris. J'ai donc scruté son visage, attendant le verdict. Prête pour l'impact. Dans ma tête: "Va-y, annonce, je serre les dents."

Mais il a souri. Il m'a dit que tout allait bien. Que le petit lascar était en forme, qu'il avait à peu près 3 semaines, et que son petit coeur battait tout à fait correctement.

 

Je me suis retenue de le demander en mariage. Ou de lui offrir toutes mes payes jusqu'à ma mort. Je me suis retenue, parce que ma première fausse couche avait eu lieu à 5 semaines, et que je l'avais su à 9 semaines. Rien n'était fait, je pouvais perdre ce petit têtard, lui aussi. Mais il était là, je l'aimais déjà, et je ferais tout pour le protéger.

 

Je suis repartie avec mon traitement, j'ai foncé à la pharmacie pour ne pas perdre une minute avant de le prendre. Oui, je suis hypocondriaque. On le serait à moins, non?


 

Je l'ai dit à quelques proches, qui ne se sont, pour la plupart, pas réjouis. Ils m'avaient vue si bas qu'il craignaient une 3ème fausse-couche, et 3 fausses-couches en un an, c'est tendu à gérer.

J'ai fait attention à moi, mais pas trop, je ne voulais pas non plus trop m'impliquer, pour ne pas trop souffrir, même si c'est illusoire.

 

 

Une semaine a passé. J'avais quelques nausées, mais rien de méchant. Un matin, je me suis levée plus vaseuse que les autres jours. Et j'ai vu que...je saignais.

 

Je me suis évanouie dans les toilettes. J'ai réussi à me traîner dans le salon, pour dire à l'homme que c'était foutu, que j'étais en train de perdre ce nouveau petit bout. On a levé la Pouillette, car c'était un mercredi, et elle dormait.

Je tenais à peine debout. Tous les trois en pyjama, on est arrivés, je ne sais comment, jusqu'à la voiture. Je m'y suis engouffrée, ma tête tournait, je sanglotais. La Pouillette pleurait. On ne l'avait pas encore prévenue de ma grossesse, donc on a du lui dire le tout, dans un souffle, dans l'ascenseur. Par la suite, elle m'a dit avoir eu peur que je sois en train de mourir. L'homme était crispé sur le volant.J'ai rarement vécu de moment aussi noir.

 

Et on a filé à l'hôpital. 

 

 

La suite au prochain article sur le long chemin vers le Cromignon!

 

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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 01:13

Eh oui, parce qu'un Cromignon pareil, ça se mérite.


Suite de ma série dont tu peux lire ici les épisodes 12345, 6


 

medecin-osteopathe

Après ces mois d'attente, ces deux fausses couches, je me sentais vide. Je n'avais plus aucun espoir d'être à nouveau maman. Je ne sentirais plus de petit bébé bouger dans mon ventre. Je n'en n'aurais plus accroché à mon sein, tétant de toutes ses forces avant de s'endormir blotti contre moi. L'homme n'aurait pas d'enfant, enfin pas avec moi. Ma Pouillette resterait fille unique.

Je n'arrivais pas à faire ce deuil impossible.


J'ai repris le travail, je suis partie en vacances. Mais plus rien n'avait de saveur, rien ne m'amusait, rien ne me distrayait de cette peine. J'ai visité Stockholm sans la voir. Je suis partie randonner en montagne, espérant que cette autre passion aurait le même effet salvateur que le ski, mais le troisième jour je me suis foulée la cheville, et on est rentrés. Je suis allée au cinéma, au restaurant. Les plats n'avaient aucun goût. Les films ne m'intéressaient pas.


Évidemment, je voyais des ventres ronds et des bébés partout. Autour de moi, à la télé, dans les films, dans les pub...dans ma tête.


Je pleurais pendant des heures. Un psy m'a dit de pleurer, pleurer, le plus possible, de laisser cette tristesse s'évacuer, et que j'en trouverais le fond. Mais j'avais beau pleurer, la peine restait, elle n'avait pas de fond.

Je me demandais comment je pourrais vivre avec cette idée, ne plus avoir d'enfant.


Parallèlement je ne pouvais pas arrêter d'essayer, c'était ma bouée de sauvetage. Tout arrêter aurait mis un point final à cette histoire, je ne m'en sentais pas la force.

J'ai donc continué, l'acupuncture, le régime, les vitamines, etc...sans y croire le moins du monde.

J'étais désormais persuadée que je ne serais plus enceinte, ou alors que je ne ferais plus que des fausses couches.

J'ai même arrêté de me documenter, pour trouver de nouvelles idées pouvant booster la fertilité.


Un jour, une amie m'a appelée. On a parlé de tout ça. Elle m'a raconté le cas d'une de ses connaissance qui avait vécu une situation similaire. Un premier enfant, puis pas moyen d'avoir le deuxième, et plusieurs fausses-couches. Cette nana a vu un ostéopathe viscéral, qui lui a dit que suite à sa césarienne, son utérus s'était mal repositionné, et que donc elle ne pouvait que enchaîner les fausses couches. Que ça n'était pas visible aux examens médicaux classiques, et que seul des manipulations ostéopathiques pouvaient remettre tout ça en place. Elle a fait son suivi, et 3 mois après elle était enceinte, pour de bon cette fois.


Une lueur d'espoir a rejailli en moi, même si je refusais de recommencer à espérer. Je ne savais pas ce qu'est un ostéopathe viscéral, je me suis renseignée. J'en ai trouvé un, spécialisé dans les problèmes de fertilité et les femmes enceintes, à Paris. Je te file ses coordonnées si tu veux. Ce mec est un génie.

Ce qui a été extraordinaire, c'est qu'avec un mec pareil, en plein Paris, j'ai pu avoir un rendez vous en mois de 15 jours. Phénoménal!

Je lui ai expliqué mon problème. Il m'a dit qu'il ne pouvait rien faire pour l'homme, mais qu'il me demandait 3 mois de consultations régulières pour moi.


Un truc en plus, pourquoi pas...

Lors des consultations chez l'osthéo, rien d'extraordinaire, pas de manipulations à grands fracas de craquement, juste sa main posée sur mon ventre, et une vraie sensation de détente ensuite. Je suis très sujette aux ballonnements, et souvent, vu que j'arrivais chez lui vers 19h, c'était l'heure à laquelle mon ventre était bien gonflé et douloureux (si tu es sujette à ça tu sais de quoi je parle...). J'en repartais une heure après sans plus aucune douleur, incroyable! Rien que pour ça je ne regrettais pas le déplacement.

Les 3 mois sont passés, sans que j'y prenne garde. Il m'a dit que pour lui tout était ok, que mon utérus n'était plus comprimé, que maintenant c'était à moi de jouer. Mouais. 


Et puis j'ai continuer ma petite vie à trois, avec cette douleur en moi qui me faisait perdre le goût de tout. Je me souviens qu'un jour j'ai emmené la Pouillette à la piscine, et j'ai cru avoir attrapé une gastro tant je me sentais nauséeuse. Puis au bout de quelques longueur, c'est passé. Mais chaque jour j'avais une petite heure de nausées bizarres, à n'importe quelle heure. Je n'y croyais tellement plus que je n'ai même pas pensé tout de suite à une nouvelle grossesse.

Pourtant...un jour, me rendant compte que je ne savais plus du tout quand j'avais eu mes dernières règles, j'ai fait un test, tout de même. Il était positif, pour la 3ème fois en un an. Je n'ai même pas sauté de joie. J'ai pensé que ça serait encore loupé. J'ai décidé d'attendre le résultat de la prise de sang et le rendez vous chez le gygy pour savoir ce que ça voulait dire.

 

 

La suite au prochain article sur le long chemin vers le Cromignon!


 

 

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19 juin 2012 2 19 /06 /juin /2012 00:56

Eh oui, parce qu'un Cromignon pareil, ça se mérite.


Suite de ma série dont tu peux lire ici les épisodes 1234, 5

 

analyse.jpgAlors comme ça allait mieux, malgré ma peine d'avoir perdu ce bébé, je décidais de recommencer à essayer d'en avoir un. On n'avait pas arrêté les mesures qu'on avait prises pour lutter contre notre infertilité et que tu peux lire ici. J'ai rappelé le centre de PMA et repris un rendez-vous pour plusieurs mois après. Et comme je ne m'attendais pas à ce que ça marche tout de suite du tout, vu que ça avait pris un an et demi avant que je sois enceinte avant la fausse couche, je n'ai pas calculé. Bien sûr je savais à peu près où j'en était de mon cycle, mais j'ai plus focalisé sur ma remise en forme et mon moral que sur les jours avec et sans.

Attention, ma peine était toujours là, mais je savais que je n'arriverais à faire le deuil qu'en entamant une nouvelle grossesse, et j'étais alors sûre que ça allait marcher. 

Et crois-moi ou pas, ça n'a pas tardé!

Trois mois après, pareil, suite à un retard de règles un peu important, je fais un test sans trop y croire.

 

POSITIF!!!

Je n'en crois pas mes yeux. L'homme est devant l'ordi, je lui saute au coup. On rit. On se dit qu'on a été bête de croire qu'on était infertiles. Enceinte deux fois en 4 mois c'est quand même pas de l'infertilité!

Je me promet de ne pas pas stresser cette fois. De ne pas avoir peur. De laisser la vie prendre ses décisions et de l'accepter. De vivre ce début de grossesse sereinement.

Je suis juste étonnée de ne pas avoir le moindre symptôme, mais je me dis que ça va bientôt venir. C'est sans doute trop tôt.


Mon gygy m'avait dit de venir le voir en urgence si je retombais enceinte, pour me donner un traitement favorisant la nidation du petit bonhomme. Donc j'y file, en informant mon travail que je serais en retard. Mais en chemin je m'arrête pour faire la fameuse prise de sang (parce que j'ai toujours une ordonnance pour faire LA fameuse prise de sang sous la main...).


J'ai le sourire, je suis heureuse. Je le savais bien,que ça allait marcher. Je n'avais pas souffert pour rien. Mon bébé n'était pas mort en vain.


Chez le gygy, examen de routine, écho pelvienne: il voit bien un petit machin mais n'est pas sûr que ça soit le bébé, mais il semble confiant aussi. Il me prescrit ledit traitement.

Le soir on était contents, apaisés, heureux. L'homme avait le sourire. Moi aussi.


Le lendemain je suis allé chercher mon résultat de prise de sang. Et là...j'ai compris que j'avais eu 24 heures de répit, mais que c'était terminé.

La laborantine m'a dit que le taux d'hormones était beaucoup trop bas. Que j'avais fait une fausse couche précoce ou pire, que j'avais une grossesse extra-utérine...


Argh. Panique à bord. Mes larmes n'ont pas pu rester à l'intérieur. Je sors du labo sans rien voir autour de moi. Je monte dans ma voiture et je rentre chez moi sans trop savoir comment. Je préviens l'homme, il reste calme. Je crois qu'il ne s'était pas emballé comme moi, peut-être attendait-il les résultats, je ne sais pas. J'ai passé la soirée dans une bulle de larmes, anéanties, et apeurée: si c'était vrai que j'avais une GEU? Et qu'il faille m'enlever une trompe? Dans ce scénario catastrophe, j'aurais du mal ensuite à être à nouveau maman, vu qu'avec mes deux trompes déjà c'est pas la joie...Merci au passage à la laborantine ignorante qui y est allée de son petit com' et que j'ai cru compétente pour mon malheur...enfin...


Le lendemain je fonce chez mon gygy, qui, au regard des résultat, me confirme que j'ai fait une autre fausse couche. Très précoce cette fois. Que non, il en sûr, je ne fais pas une GEU. Il a levé les yeux au ciel en voyant mon inquiétude en disant que les laborantins, souvent, devraient la fermer (leur grande g...!!!) et laisser aux médecins le soin de faire un diagnostic. Je m'en souviendrais, et souviens-en-toi aussi: n'écoute pas les verdicts des labos d'analyses, va voir ton doc. Encore des gens qui usent du fait qu'on les croit compétent pour désinformer ceux qui les écoutent. (pas tous, évidement...).


Pour ma première fausse-couche, que je te raconte ici, j'ai cru que le monde s'effondrait autour de moi. J'avais été enceinte 9 semaines.

Cette-fois ci je m'étais cru enceinte un seul jour. Je n'ai pas eu l'impression de perdre un bébé. Pourtant ce fut pire. Parce que lors de la première, je m'étais sentie très triste, en deuil, mais pas désespérée. Là, j'ai perdu espoir pour de bon.


Je n'ai fait que pleurer, enfermée dans ma chambre, laissant l'homme gérer la Pouillette. Je ne pouvais plus manger. Je ne pouvais plus aller au travail. J'arrivais tout juste à me laver. Je ne pouvais plus dormir sans médicament. Je culpabilisais énormément pour la Pouillette, qui avait besoin de sa maman, mais je n'avais aucune force.

J'étais au fond du trou. Je n'avais jamais été aussi bas. Je pensais que c'était fini, que je ne serais plus jamais maman, que je ferais fausse-couche sur fausse-couche sans jamais porter un bébé jusqu'à sa naissance. Que mon corps allait souffrir à chaque fois. Que ma vie serait triste, monotone, que je verrais ma Pouillette grandir sans pouvoir lui donner de compagnon de jeu. que l'homme ne pourrait pas avoir d'enfant de moi, et que ça nous séparerait. Que ma tristesse sans fond nous séparerait.

C'était ça que je ressentais: une tristesse sans fond. Pleurer ne me soulageait pas. Je ne faisais que pleurer, jour et nuit, sans aucun soulagement, à part un peu dans le sommeil artificiel.


Période noire de ma vie. J'aimerais avoir été plus forte. J'aimerais ne pas avoir fait subir ça à ma Pouillette et à l'homme. Mais je suis une faible. Devant cette difficulté, je n'ai pas fait que trébucher, je suis tombée, et seul le Cromignon a pu me relever.

 

 

La suite au prochain article sur le long chemin vers le Cromignon!


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11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 08:50

 

Eh oui, parce qu'un Cromignon pareil, ça se mérite.


Suite de ma série dont tu peux lire ici les épisodes 12, 3, 4.

 

DSCF1935.JPGAu bout de quelques temps, trois semaines à peu près, malgré ma peine qui ne semblait pas vouloir s'atténuer, j'ai pu retourner au travail. J'évitais soigneusement tout ce qui avait trait à la maternité et aux bébés, mais évidement, la loi de Murphy aidant, il n'y avait pas moins de 6 femmes enceintes en même temps au travail à cette période! Dont une super copine en prime, que j'adore et qui avait galéré pour être enceinte. Donc où que je porte le regard, un gros bidon me rappelait que le mien était vide...

Je me demandais si ce petit bonhomme que j'avais porté avait su avant de s'éteindre que je l'aimais? Est-ce que je lui avais assez dit? Je pense qu'il est parti sans le savoir, et ça fait mal.


Ce fut une période difficile, je peinais pour faire les choses simples du quotidien, à commencer par me lever le matin. Tout me semblait difficile, fatiguant. Au travail, tout s'amoncelait sur mon bureau, ma liste de choses à faire en urgence s'allongeait terriblement sans que j'aie la force de m'y attaquer. Je faisais le minimum, dans ma vie, au travail. Rien n'avait de goût, je ne trouvais d'intérêt ni de petit bonheur nulle part, sauf dans le sommeil. Je culpabilisais de n'être pas à 100% avec ma Pouillette, et encore moins avec l'homme.


Une seule chose me donnait envie, la course à pied et la natation. Ça a toujours été le sport qui m'a permis de remonter les pentes de la vie, et encore une fois c'est lui qui m'a gardé la tête hors de l'eau (ben sauf à la piscine, mouarf! Pas drôle en fait...).


J'étais dans un état de tristesse intense, mais pas de désespoir. Parce que malgré l'avis de médecns qui nous avaient pronostiqué une infertilité à cause de soucis chez moi, mais aussi et surtout de gros soucis chez l'homme, j'étais tombée enceinte. J'avais gardé ce petit bout d'homme en moi, et s'il n'avait pas grandi, c'était un accident de parcours. Très douloureux, mais un accident. Je pouvais être de nouveau enceinte de l'homme donc. Et j'allais le faire! 


Je m'en sortais sans savoir comment gérer cette perte, mais combative et pleine d'espoir pour l'avenir.


Les vacances de Pâques sont arrivées, nous partions au ski. Il faut savoir que j'adore le ski. C'est ma bouffée d'oxygène annuelle. Je peux renoncer aux vacances d'été si besoin, mais pas à ma semaine de ski l'hiver. Je ne skie pas bien du tout au fait, mais ça ne fait rien, je m'éclate quand même! Avec l'équitation, c'est le sport qui permet de tout oublier, parce que quand tu es sur la piste à fond, tu as intérêt à te concentrer sur ce que tu fais sinon tu te vautres. Et donc, tes soucis passent à la trappe, par instinct de survie je crois!

A mon grand étonnement ça a fonctionné cette fois aussi. Je me sentais si faible, si fatiguée, sans entrain aucun, que je pensais faire deux descentes et aller me coucher. PAs du tout! Des le premier jour je me suis retrouvée en pleine forme dès le seconde descente, prête à affronter ma semaine sportive sans problèmes. 


J'ai passé une bonne semaine. Le soir je ressentais une grande fatigue, pas cette fatigue nerveuse qui me bouffait le corps et me donnait envie de m'enfermer dans ma chambre et de dormir 100 ans, mais une fatigue de mon corps, reconnaissant que je m'occupe de le faire travailler. Le journée je skiais tant que j'en ai profité pour passer ma fameuse 3ème étoile (tu vois que je ne suis vraiment pas un as! hihihihi!) que j'ai eu autant de fierté à arborer que la Pouillette avec sa première!


Ça m'a redonné le goût de vivre, l'espoir d'être heureuse. Si la peine restait présente, je suis revenue pleine de bonnes résolutions et convaincue que bientôt, je serais de nouveau enceinte, pour de bon cette fois.


La suite au prochain article sur le long chemin vers le Cromignon!

 

 

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 01:00

Eh oui, parce qu'un Cromignon pareil, ça se mérite.

Suite de ma série dont tu peux lire ici les épisodes 1, 2 et 3.

"Ah. Je vois une grossesse arrêtée."

 

depression.jpgJe me souviens m'être pris la tête dans les mains. Avoir dit "non, non, pas ça!". Avoir entendu le médecin dire que l'embryon, MON BEBE, avait arrêté de se développer à 5 semaines. Que le coeur ne battait plus.

 

Si tu as suivi, vu que j'en étais normalement à 9 semaines de grossesse, ça veut dire que ça faisait 4 semaines que mon bébé était mort dans mon ventre,et que moi je continuais à avoir des nausées, à être enceinte quoi! D'un bébé mort.

 

Le médecin a dit qu'on allait attendre une semaine et que si rien ne se passait naturellement, on me ferait un curetage. Je me suis relevée. En larmes. L'homme était tout blanc, enfin je crois, je ne voyais pas grand-chose. Je répétais "ça n'est pas possible...pas ça!".

 

Je suis repartie de là comme dans un rêve. Le reste du monde autour de moi était devenu flou, comme cotonneux. Je suis rentrée. Je crois bien n'avoir jamais autant pleuré.

 

La Pouillette a dormi chez nos amis. Je ne voulais pas qu'elle voie sa maman comme ça. Elle est restée chez eux deux jours.

 

Il a fallu trouver les mots pour lui expliquer. Je lui ai dit que la petite graine dans mon ventre n'avait pas bien poussé. Que maman allait devoir aller à l'hôpital pour qu'on la lui enlève. Elle a pleuré aussi. Depuis le temps qu'elle réclamait un petit frère ou une petite soeur! J'ai récolté sa peine en plus de la mienne, je ne me sentais pas assez forte pour nous deux.

 

Trois jours après j'ai commencé à saigner,et je suis partie aux urgences à nouveau. Ils m'ont gardée pour une nuit, pour me faire le curetage. 

 

A mon réveil après l'opération, j'avais très mal au ventre, et très froid. Le médecin qui était dans la salle de réveil m'a remis plusieurs fois de l'anti-douleur. Ils m'ont mise dans une chambre avec une autre personne, une vieille femme qui venait de se faire opérer des pieds.

A notre arrivée dans la chambre, toute sa famille était là, ils étaient six, ils avaient posé plein d'affaires sur mon lit, ils parlaient fort et n'ont pas eu un regard pour moi quand je suis rentrée, j'étais transparente. Il a fallu que l'infirmier leur demande de dégager mon lit. Je me suis couchée et ils ont continué à parler fort, à rire, comme s'ils étaient seuls dans la chambre. Moi j'étais seule, l'homme était reparti récupérer la Pouillette. 

 

Je sanglotais en silence, sous ma couverture, je me sentais horriblement seule, j'avais mal au ventre, je voulais qu'ils se taisent, qu'ils me laissent, je ne voulais pas être en compagnie d'inconnus, je voulais mes amis, ma famille, mon homme...

 

Le lendemain je suis rentrée chez moi, et j'ai voulu reprendre le travail tout de suite, pour passer à autre chose. Mais je n'aurais pas du, j'avais besoin de quelques jours, ou plus, pour me vider de ma tristesse, de ce désespoir qui avait pris dans mon ventre la place de mon bébé.

 

J'ai tenu deux jours au boulot, et je me suis effondrée à mon bureau. Je suis rentrée et mon médecin m'a arrêtée deux semaines pour commencer. Pendant ce temps l'homme gérait la Pouillette, et je m'efforçais de la rassurer, mais j'en était à peine capable. A la fois j'étais avide d'être entourée, d'avoir mes amis, d'être écoutée, et à la fois je n'en pouvais plus d'entendre que: ça n'est pas grave, ça arrive à beaucoup de femmes, ça vaut mieux que d'avoir un enfant mal-formé, que ça vallait mieux de le perdre maintenant qu'à 6 mois de grossesse, que ça n'était pas encore un bébé, parce que si pour moi, c'était MON bébé, et par dessus tout, que la nature est bien faite parce que NON elle n'est pas bien faite de permettre qu'un petit embryon s'accroche, se développe pendant 5 semaines et ensuite meure dans le ventre de sa mère, non, elle n'est pas bien faite. Il y a un bug là.

Entendre ces phrases toutes faites, même si elles partent d'une bonne intention, me donnaient l'impression que ma douleur si forte n'était pas justifiée, était ridicule.


Je suis restée chez moi, j'ai fait le minimum pour la Pouillette, j'ai tenté de me reposer. Mais j'avais l'impression qu'une tristesse sans fond s'était emparée de moi, et j'avais beau creuser et creuser, pleurer tout ce que je pouvais pour éspérer être ensuite soulagée, rien à faire, ça me semblait infini.

D'ailleurs ça l'est car après tout ce temps, même après avoir eu mon Cromignon d'amour, elle est toujours là, cette douleur dans mon ventre.

 

 

La suite au prochain article sur le long chemin vers le Cromignon!

 

 

 

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 21:47

Eh oui, parce qu'un Cromignon pareil, ça se mérite.

Je reprend la suite de mon récit commencé ici après un aparté que tu peux lire .

fausse-couche-300x300.jpgLe jour du rendez-vous avec le ponte de la PMA dans un grand hôpital parisien arriva donc.


Mais depuis quelques jours je me sentais un peu étrange, et j'avais des tiraillements bizarre dans les seins.

J'avais eu tellement de faux symptômes, j'avais fait tant de tests de grossesse sur un doute, toujours de la déception, que je m'étais interdit d'en refaire un...et ce matin là, avant de partir au rendez-vous, j'ai décidé de le faire.

Je me suis dit que si j'étais encore déçue, au moins je m'y attendais, et puis ça serait de courte durée puisqu'on allait commencer une vraie prise en charge, et que j'allais en retirer beaucoup d'espoir.

Donc j'ai fait un test (ben oui quand tu es en essai BB depuis un an et demi, tu as des tests en réserve...).


Positif.


Oui tu lis bien: POSITIF.


J'ai failli en tomber dans la cuvette des WC!

Encore incrédule, le coeur battant à 10 000 pulsations/minutes, le pantalon encore sur les mollets, je me suis ruée sur l'homme, qui mettait ses chaussures dans le canap': "arghmeuigyerch!" ais-je dit.

Enfin je crois. Évidemment il n'a rien compris. Alors, incapable de prononcer un autre mot, je lui ai montré le test. Mais c'est un mec hein, alors ce machin avec ses deux trais roses, il n'a pas la moindre idée de ce que c'est!

J'ai respiré un grand coup, j'ai cru que mon coeur allait s'arrêter de battre et j'ai dit "positif! enceinte!"


Je me demande bien ce qu'il a ressenti, ou pensé. Que j'étais tellement une chieuse que j'attendais qu'on parte au rendez-vous pour entammer une PMA pour être enceinte? Une réflexion de mec dans le genre, sans doute!


Je me suis vautrée dans le canap', à bout de souffle, pour reprendre mes esprits (et accessoirement remonter mon pantalon, on a sa dignité quand même).

A partir de là je me souviens de ce que j'ai fait comme dans un rêve: appeler l'hôpital pour annuler le rendez-vous, appeler ma vieille gygy pour faire les exam' appropriés, appeler ma best friend....


Les semaines qui ont suivi ont été assez classiques dans un début de grossesse. J'ai fait la prise de sang, tout ok, vérifié la toxoplasmose et la rubéole, dit adieu au saumon fumé...commencé les nausées, mais elles étaient bien plus supportables que pour ma première grossesse, où j'avais carrément été alitée tout le deuxième mois tellement j'étais malade.


Je me sentais bien un peu fatiguée, un peu serrée dans mes vêtements, mais rien de marquant.Je n'ai manqué que 2 jours de travail en 9 semaines de grossesse, deux jours où j'étais particulièrement épuisée, vers la 5ème semaine, parce que j'avais un gros rhume. Que j'ai fait soigner d'ailleurs, et mon médecin m'a dit "on va surtout faire vite baisser ta fièvre, les embryons n'aiment pas la fièvre".

J'ai revu la gygy avec mes analyses, elle m'a fait ma déclaration de grossesse. Je lui ait dit avoir un gros rhume, et des frissons de fièvre tout le temps, malgré le traitement. 

Et puis c'était tout, j'allais bien.


Pourtant j'avais une peur panique de perdre ce bébé. C'était étrange, je n'avais pas du tout ressenti ça pour la Pouillette.

Bien sûr j'avais eu peur, mais au fond de moi j'étais confiante. En même temps j'avais 25 ans à l'époque, et pas peur de la mort. J'ai mis cette nouvelle peur sur le compte de cette longue année et demi avant de réussir à être enceinte, et après s'être rendu compte que mes petits soucis additionnés à ceux de l'homme risquaient de faire de nous un couple stérile...


A chaque fois que j'allais aux toilettes, je jetais un coup d'oeil, au cas ou je saignerais...mais tout allait bien.


La 9eme semaine de grossesse arriva, je commençais à me détendre, encore 3 semaines et on serait arrivés à la fatidique 12ème semaine. Je me disais que j'angoissais pour rien, que si je n'étais pas si malade que ça c'était juste parce que chaque grossesse est différente, et puis j'avais quand même pas mal de nausées.


Un jour je suis allée aux toilettes. J'ai remarqué des pertes légèrement, oh, très légèrement rosées. J'ai eu un peu peur, mais je n'ai pas paniqué. J'ai expliqué à l'homme que ça n'était sûrement rien, mais que je voulais en avoir le coeur net, et nous sommes partis aux urgences, en posant la Pouillette au passage chez des amis.


A l'arrivée, il n'y avait pas trop de monde. Un généraliste m'a rapidement reçue. Il était sympathique, souriant, il m'a rassurée avant tout examen, me disant que des petites pertes de sang sont fréquentes pendant la grossesse, que ça n'était sans doute rien.

Il m'a fait une échographie externe, et a souri. Il a dit qu'il voyait quelque chose qui remuait, que sans doute tout allait bien. Qu'il appelait le gynéco de garde quand même pour faire une echo pelvienne, pour confirmation.


Ledit gyneco était en train de faire une césarienne. Nous l'avons donc attendu, dans la joie et la bonne humeur. L'homme me taquinait sur mon côté hypocondriaque. Je lui répondait que grâce à moi nous allions voir notre bébé en avant-première, avant l'écho du 3ème mois, prévue pour 3 semaines plus tard. On riait. 


Le gyneco est arrivé. Il avait l'air sympa aussi, quoique plus tendu. Normal après une césa en même temps. Il m'a demandé pourquoi j'avais eu une césarienne pour la Pouillette. Il m'a conseillé pour ce bébé à venir de ne pas manger trop de sucre pour éviter d'avoir un gros bébé qui ne passe pas mon bassin (n'importe quoi, soit dit en passant, la Pouillette n'était pas grosse du tout.). Il a pris la sonde, l'a préparée. Je souriais, j'allais voir mon bébé. Ce bébé tant attendu. On avait bien bossé pour le faire!

 

Il s'est assis à coté de moi, a introduit la sonde. Je déteste vraiment ça, toute intrusion d'un corps étranger en moi, sonde, aiguille, n'importe quoi, je déteste, je suis limite phobique. Mais là j'étais détendue, heureuse.


Il a regardé l'écran. Je ne pense pas que j'oublierais jamais l'expression qui s'est alors inscrite sur son visage.

 

Il s'est pincé les lèvres. Il a froncé les sourcils. Il a du se dire qu'il avait pris la chose trop à la légère. Qu'il avait mal géré. Qu'il s'était trop avancé. Qu'il n'avait pas été prudent. Que son collègue généraliste s'était bien planté.

 

Il a pris un ton neutre et froid, sans doute celui qu'il doit employer dans son métier, pour se protéger.

 

Il a dit "Ah. Je vois une grossesse arrêtée."


Et le monde s'est écroulé autour de moi.

 


 

Laisse moi te dire que j'en ai bavé pour écrire ça. Que je pleure devant mon écran.


 

La suite au prochain article sur le long chemin vers le Cromignon!

 

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  • : Ancienne parisienne partie au bout de la France, je raconte mon petit bout de chemin. A la maison, nous sommes 5, Polochon, le Cromignon, la Pouillette, l'homme et moi. Ca en fait des histoires! Adepte du portage, des couches lavable, de l'éducation non-punitive, du no-poo, des cosmétiques clean, maman allaitante mais pas militante, randonneuse dans l'âme et dans les pieds, et plein d'autres trucs encore...
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