Eh oui, parce qu'un Cromignon pareil, ça se mérite.
Suite de ma série dont tu peux lire ici les épisodes 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7.
J'ai tardé pour faire ce début de dernier volet de ma petite et douloureuse histoire. Je voulais attendre la rentrée, la rentrée est passée...donc je m'y mets.
A la fin du 7ème épisode, tu as pu lire que j'ai fait un test de grossesse positif, mais que je ne me réjouissais pas, pensant à nouveau aller au devant d'une déception, d'une fausse-couche, d'une douleur...
Mon gygy m'avait dit: "en cas de test positif, vous venez me voir tout de suite, sans rendez-vous, pour que je vous donne un traitement favorisant la nidation."
J'ai donc filé chez Monsieur Gygy, qui, soit dit au passage, est absolument adorable, délicat et compréhensif. Si tu cherches un gygy en RP, va le voir, il est top.
Avant tout, il m'a fait la fameuse écho pelvienne. Chic, ça devait être ma 20ème dans l'année. Je commençais à perdre toute gène par rapport à cette sonde-violeuse, qui m'avait pourtant tiré des larmes les premières fois.
Et là...la dernière fois, pour ma seconde fausse-couche, son visage devant l'écran s'était durci. Avant même d'entendre que tout était fini, j'avais compris. J'ai donc scruté son visage, attendant le verdict. Prête pour l'impact. Dans ma tête: "Va-y, annonce, je serre les dents."
Mais il a souri. Il m'a dit que tout allait bien. Que le petit lascar était en forme, qu'il avait à peu près 3 semaines, et que son petit coeur battait tout à fait correctement.
Je me suis retenue de le demander en mariage. Ou de lui offrir toutes mes payes jusqu'à ma mort. Je me suis retenue, parce que ma première fausse couche avait eu lieu à 5 semaines, et que je l'avais su à 9 semaines. Rien n'était fait, je pouvais perdre ce petit têtard, lui aussi. Mais il était là, je l'aimais déjà, et je ferais tout pour le protéger.
Je suis repartie avec mon traitement, j'ai foncé à la pharmacie pour ne pas perdre une minute avant de le prendre. Oui, je suis hypocondriaque. On le serait à moins, non?
Je l'ai dit à quelques proches, qui ne se sont, pour la plupart, pas réjouis. Ils m'avaient vue si bas qu'il craignaient une 3ème fausse-couche, et 3 fausses-couches en un an, c'est tendu à gérer.
J'ai fait attention à moi, mais pas trop, je ne voulais pas non plus trop m'impliquer, pour ne pas trop souffrir, même si c'est illusoire.
Une semaine a passé. J'avais quelques nausées, mais rien de méchant. Un matin, je me suis levée plus vaseuse que les autres jours. Et j'ai vu que...je saignais.
Je me suis évanouie dans les toilettes. J'ai réussi à me traîner dans le salon, pour dire à l'homme que c'était foutu, que j'étais en train de perdre ce nouveau petit bout. On a levé la Pouillette, car c'était un mercredi, et elle dormait.
Je tenais à peine debout. Tous les trois en pyjama, on est arrivés, je ne sais comment, jusqu'à la voiture. Je m'y suis engouffrée, ma tête tournait, je sanglotais. La Pouillette pleurait. On ne l'avait pas encore prévenue de ma grossesse, donc on a du lui dire le tout, dans un souffle, dans l'ascenseur. Par la suite, elle m'a dit avoir eu peur que je sois en train de mourir. L'homme était crispé sur le volant.J'ai rarement vécu de moment aussi noir.
Et on a filé à l'hôpital.
La suite au prochain article sur le long chemin vers le Cromignon!