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Ancienne parisienne partie au bout de la France, je raconte mon petit bout de chemin. A la maison, nous sommes 5, Polochon, le Cromignon, la Pouillette, l'homme et moi. Ca en fait des histoires! Adepte du portage, des couches lavable, de l'éducation non-punitive, du no-poo, des cosmétiques clean, maman allaitante mais pas militante, randonneuse dans l'âme et dans les pieds, et plein d'autres trucs encore...

Le long chemin vers le Cromignon #5: deux skis et ça repart!

 

Eh oui, parce qu'un Cromignon pareil, ça se mérite.


Suite de ma série dont tu peux lire ici les épisodes 12, 3, 4.

 

DSCF1935.JPGAu bout de quelques temps, trois semaines à peu près, malgré ma peine qui ne semblait pas vouloir s'atténuer, j'ai pu retourner au travail. J'évitais soigneusement tout ce qui avait trait à la maternité et aux bébés, mais évidement, la loi de Murphy aidant, il n'y avait pas moins de 6 femmes enceintes en même temps au travail à cette période! Dont une super copine en prime, que j'adore et qui avait galéré pour être enceinte. Donc où que je porte le regard, un gros bidon me rappelait que le mien était vide...

Je me demandais si ce petit bonhomme que j'avais porté avait su avant de s'éteindre que je l'aimais? Est-ce que je lui avais assez dit? Je pense qu'il est parti sans le savoir, et ça fait mal.


Ce fut une période difficile, je peinais pour faire les choses simples du quotidien, à commencer par me lever le matin. Tout me semblait difficile, fatiguant. Au travail, tout s'amoncelait sur mon bureau, ma liste de choses à faire en urgence s'allongeait terriblement sans que j'aie la force de m'y attaquer. Je faisais le minimum, dans ma vie, au travail. Rien n'avait de goût, je ne trouvais d'intérêt ni de petit bonheur nulle part, sauf dans le sommeil. Je culpabilisais de n'être pas à 100% avec ma Pouillette, et encore moins avec l'homme.


Une seule chose me donnait envie, la course à pied et la natation. Ça a toujours été le sport qui m'a permis de remonter les pentes de la vie, et encore une fois c'est lui qui m'a gardé la tête hors de l'eau (ben sauf à la piscine, mouarf! Pas drôle en fait...).


J'étais dans un état de tristesse intense, mais pas de désespoir. Parce que malgré l'avis de médecns qui nous avaient pronostiqué une infertilité à cause de soucis chez moi, mais aussi et surtout de gros soucis chez l'homme, j'étais tombée enceinte. J'avais gardé ce petit bout d'homme en moi, et s'il n'avait pas grandi, c'était un accident de parcours. Très douloureux, mais un accident. Je pouvais être de nouveau enceinte de l'homme donc. Et j'allais le faire! 


Je m'en sortais sans savoir comment gérer cette perte, mais combative et pleine d'espoir pour l'avenir.


Les vacances de Pâques sont arrivées, nous partions au ski. Il faut savoir que j'adore le ski. C'est ma bouffée d'oxygène annuelle. Je peux renoncer aux vacances d'été si besoin, mais pas à ma semaine de ski l'hiver. Je ne skie pas bien du tout au fait, mais ça ne fait rien, je m'éclate quand même! Avec l'équitation, c'est le sport qui permet de tout oublier, parce que quand tu es sur la piste à fond, tu as intérêt à te concentrer sur ce que tu fais sinon tu te vautres. Et donc, tes soucis passent à la trappe, par instinct de survie je crois!

A mon grand étonnement ça a fonctionné cette fois aussi. Je me sentais si faible, si fatiguée, sans entrain aucun, que je pensais faire deux descentes et aller me coucher. PAs du tout! Des le premier jour je me suis retrouvée en pleine forme dès le seconde descente, prête à affronter ma semaine sportive sans problèmes. 


J'ai passé une bonne semaine. Le soir je ressentais une grande fatigue, pas cette fatigue nerveuse qui me bouffait le corps et me donnait envie de m'enfermer dans ma chambre et de dormir 100 ans, mais une fatigue de mon corps, reconnaissant que je m'occupe de le faire travailler. Le journée je skiais tant que j'en ai profité pour passer ma fameuse 3ème étoile (tu vois que je ne suis vraiment pas un as! hihihihi!) que j'ai eu autant de fierté à arborer que la Pouillette avec sa première!


Ça m'a redonné le goût de vivre, l'espoir d'être heureuse. Si la peine restait présente, je suis revenue pleine de bonnes résolutions et convaincue que bientôt, je serais de nouveau enceinte, pour de bon cette fois.


La suite au prochain article sur le long chemin vers le Cromignon!

 

 

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K
<br /> "Donc où que je porte le regard, un gros bidon me rappelait que le mien était vide...<br /> <br /> <br /> Rien n'avait de goût, je ne trouvais d'intérêt ni de petit bonheur nulle part,"<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Mon mari était obligé de partir travailler avec moi, de peur que je me jette sous un train en allant travailler. Et il avait raison. Il rentrait en courant parfois pour arriver plus vite à la<br /> maison le soir, la peur au ventre...<br /> Je suis tombée bien bas... et j'ai mis longtemps à remonter la pente <br />
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P
<br /> <br /> Comme ça a dû être dur pour vous deux. Heureusement c'est derrière toi maintentant!<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> ah le ski ! ça devrait être prescrit par la Sécu dès fois !!! ;-)<br />
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P
<br /> <br /> Carrément!<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> L'après FC a été super difficile pour moi aussi, j'avais la phobie de perdre également les personnes que j'aime alors, je suis devenue hyper émotive et m'imaginant le pire à chaque fois que je<br /> n'ai pas de nouvelles ou que je n'arrive pas à joindre un proche. Un truc de malade, mais le temps aide beaucoup mais surtout une nouvelle grossesse.  On est en deuil, même si certains<br /> considèrent que le petit être n'est encore rien, ce n'est pas vrai pour nous, il est notre bébé et on se projette maman...<br />
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P
<br /> <br /> Complêtement d'accord. J'avais tout le temps peur qu'il arrive malheur à la Pouillette, je dormais tout le temps avec elle! Et oui, c'est un deuil, très dur à faire.<br /> <br /> <br /> <br />
I
<br /> J'aime beaucoup cette contradiction où alors que tu effectues des descentes de pistes, ton moral remonte ;)<br />
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P
<br /> <br /> Exactement! Ca doit être la poussée d'Archimède!<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Très bel article, très touchant... JE suis contente de lire que tu as repris l'envie! <br /> <br /> <br /> Tu as raison quand tu dis qu'au ski (et peut-être d'autres sports), tu oublies tout le reste et tu skies, simplement, cela permet de faire le vide ou le plein d'énergie! <br /> <br /> <br /> A très vite<br />
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C
<br /> il faut toujours un temps pour se relever, et celui ci dépend de chaque personne... c'est bien, hâte de voir la suite ;) bises<br />
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F
<br /> Aaaah contente de lire que ça commence à aller mieux, que tu reprends le dessus ! J'ai encore hâte de lire la suite !<br /> Je trouve ça super et très courageux que tu arrives à écrire tout ça sur ce que tu as vécu, auant ça doit faire du bien, autant c'est retomber dans le dur souvenir de ce qui a précédé Cromignon<br /> ! <br />
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P
<br /> <br /> C'est vrai, c'est un peu thérapeuthique, en fait ça me fait pleurer à chaque fois, je découvre moi-même à quel poitn c'est encore présent en moi, je ne le pensais pas!<br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> Bravo pour ta combativité!<br />
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M
<br /> Je suis tout à fait d'accord : le ski il n'y a que cela de vrai !<br />
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L
<br /> Je suis de tout coeur avec toi, tu essaies de te reconstruire mais c'est un long chemin.<br /> <br /> <br /> Tu as raison de t'évader par le sport, les activités, c'est un bon moyen comme un autre...agir pour tenter d'aller mieux.<br /> <br /> <br /> et je suis aussi fan de ski et d'équitation;-)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bon courage et binetôt le soleil brillera de nouveau...<br />
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S
<br /> ah! j'aime bien lire des article comme ça! je suis contente que tu reprennes le dessus même si rien n'effacera jamais la peine de cette perte immense! bisous<br />
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