(Billet larmoyant. Sors tes mouchoirs.)
Comme vous avez pu vous en rendre compte, les catalogues de Noël et listes sont déjà lâchés. Il me semble que c'est bien plus tôt que les années passées, et ça ne m'amuse pas du tout. Parce que du coup, pour moi, ce qui commence plus tôt, c'est la peur de Noël.
J'ai peur de Noël.
Chaque année, depuis bientôt 7 ans.
Parce que chaque année, j'ai peur de ne pas pouvoir offrir à ma Pouillette, et maintenant à mon Cromignon, une VRAIE fête, un VRAI Noël, comme les autres enfants.
Je ne parle pas d'argent ici. Évidemment, étant en congé parental, je ne vais pas sur-gâter mes enfants. Mais tout va bien, on a de quoi payer la dinde, et un joli cadeau pour tout le monde.
Je parle d'une fête de famille. Avec les grands-parents, les oncles, les tantes, les cousins...
Parce que depuis 7 ans, je n'ai plus de parents.
La famille de l'homme est à l'étranger.
Tant que nous vivions sur Paris, chaque année nous allions: soit chez mon oncle super gentil, qui vit en grande banlieue. Avec ma tante super sympa et mes cousins, c'était familial et festif. Tout allait bien. Soit nous allions chez d'adorables amis, parents des meilleurs amis de la Pouillette, qui avaient la gentillesse d'héberger les Rémis sans famille que nous sommes.
Tout ceci était très bien. Jamais la Pouillette ne s'est plainte de ne pas avoir une fête de Noël digne de ce nom. Jamais elle n'a su que, dès octobre, je commençais à angoisser et à me demander où nous irions et ce que nous ferions...
Nous sommes arrivés il y a un peu plus d'un an dans le Sud. L'an dernier, le Cromignon avait 4 mois, j'étais très fatiguée. Et la Pouillette était en vacances. Nous n'avons donc rien fait du tout. Je vais être franche: c'est un peu la loose. On a beau être adultes, ne pas fêter Noël du tout, c'est tristoune. Mais je n'avais pas de culpabilité. Ma fille avait sa fête là où elle se trouvait, mon fils était trop petit pour se rendre compte de quoi que ce soit. Pour lui, mes nichons, c'était Noël tous les jours.
Cette année...Je n'ai pas de solution pour le moment, à part retourner sur Paris. Ce que je vais essayer de faire, mais si je n'y arrive pas...
J'ai peur de Noël.