Ancienne parisienne partie au bout de la France, je raconte mon petit bout de chemin. A la maison, nous sommes 5, Polochon, le Cromignon, la Pouillette, l'homme et moi. Ca en fait des histoires! Adepte du portage, des couches lavable, de l'éducation non-punitive, du no-poo, des cosmétiques clean, maman allaitante mais pas militante, randonneuse dans l'âme et dans les pieds, et plein d'autres trucs encore...
C'est fou comme certaines choses peuvent paraître évidente à certains, et sont complètement ignorées par d'autres. Non?
Aujourd'hui je vais te parler octobre rose, cette action collective dédiée à la prévention du cancer du sein (et au passage à ce que pas mal de marques se fassent de la pub et ses sous, mais passons).
J'ai la chance de n'avoir pas été touchée par cette saleté dans mon entourage proche, et d'avoir une bonne hérédité de ce côté: pas de cancers dans ma famille. Je n'ai pas peur pour moi-même de cette maladie, même si je sais qu'elle peut tout à fait me frapper en premier. Disons que j'ai d'autres frayeurs en ce moment.
J'y suis pourtant complètement sensibilisée, je suis l'actualité, je sais quelle peur on a quand on sent une petite boule dure dans sa poitrine.
Parlons chiffres et prévention.
A savoir: Une "grosseur" dans le sein sur 5 est maligne.Ce qui veut dire que 4 sur 5 sont bénignes.
Une femme sur 8 est touchée par un cancer du sein en France.
Plus le cancer est dépisté tôt, plus les chances de guérison sont élevées: d'où l'importance du dépistage.
Pour être dépistée, on peut se faire soi-même des palpations pour trouver une éventuelle grosseur. Et faire ses visites régulières chez le gynécologue, qui vérifie également.
A partir de 50 ans, les femmes peuvent avoir une mammographie tous les deux ans, totalement remboursée.
En cas de doute, des examens complémentaires seront pratiqués pour établir un diagnostic.
Mais hélas, comme souvent voire toujours, on est ici dans le soin du cancer déjà installé. Alors qu'il est également possible de travailler en amont, dans la prévention de la maladie.
Sur le site officiel cancerdusein.org, je n'ai rien trouvé concernant l'allaitement. (J'ai d'ailleurs lu que la pilule ni le tabac n'augmentent pas les risques, alors que d'autres sources disent le contraire...information controversée).
L'allaitement maternel est pourtant un formidable atout de prévention du cancer du sein. L'allaitement long, particulièrement.
Ce qu'on appelle allaitement long, en France, est totalement subjectif. Pour certains il s'agit d'allaiter plus qu'un certain nombre de mois, nombre lui même subjectif et variable d'une personne à l'autre selon son vécu et ses propres a-priori. Pour ceux qui savent un tant soi peu de quoi on parle, l'allaitement dit long en France est l'allaitement non raccourci en fait. Jusqu'au sevrage naturel de l'enfant.
On parle souvent des bénéfices de l'allaitement pour l'enfant, moins pour la mère et pourtant il est loin d'être négligeable.
Que dit la science?
Comme pour beaucoup d'autres sujet, les chiffres divergent peu ou prou d'une étude à l'autre. Cependant toutes les sources sont unanimes: l'allaitement maternel diminue de manière significative le risque de cancer du sein chez la femme. Mieux: plus la femme allaite longtemps dans sa vie, plus elle éloigne ce risque. J'aimerais connaître le taux de mortalité par cancer du sein en Mongolie par exemple, où la plupart des femmes allaite très longtemps, plus de 5 ans, où le lait maternel est considéré comme un aliment de choix et où les femmes ne cessent d'avoir du lait dès lors qu'elles ont eu un premier enfant, jusqu'à allaiter parfois leurs petits enfants.
Je cite par exemple ce paragraphe du site www.coordination.allaitement.org:
"Concernant l’effet protecteur de l’allaitement sur le cancer du sein, les nombreuses études existantes apportent des résultats hétérogènes du fait de biais méthodologiques. Cependant, plusieurs études et méta-analyses démontrent :
Les travaux d’investigation menés par les groupes de travail du PNNS et de l’ANSES ont conclu que “L’allaitement diminue de manière convaincante le risque du cancer du sein chez la mère.”"
C'est parlant, pas vrai?
Ma question est : pourquoi la promotion de l'allaitement maternel, et particulièrement de l'allaitement maternel long, n'est il pas mis en avant dans la prévention du cancer du sein?
Pourquoi n'est il pas même évoqué?
Pourquoi toujours soigner des maladies, plutôt que d'éviter de les développer quand c'est possible?
Mon esprit cynique partisan à ses heures de la théorie du complot aurait bien quelques réponses à ces questions, basées sur le profit. Mais bref, que chacun se fasse son opinion.
Mesdames, pour prévenir le risque du cancer du sein, allaitez vos enfants, allaitez-les longtemps! (J'suis trop forte en slogans, je sais!^^).
Aujourd'hui, j'en suis à 55 mois d'allaitement cumulés dans ma vie. Et toi?